Les Français sont prêts à voyager plus vert
Chaque année et en partenariat avec Europ Assistance, l’entreprise de sondage Ipsos réalise un baromètre visant à étudier les habitudes de voyage des Français. L’édition 2019 de cette enquête a mis en évidence l’émergence d’une nouvelle tendance : le tourisme vert. En effet, 39% des interrogés se disent intéressés par cette approche, 15% ont déjà expérimenté cette forme de voyage, tandis que 16% considèrent l’empreinte écologique très importante pour le choix de leur destination. Quel est l’impact de cette nouvelle approche sur l’industrie touristique ? Et comment les acteurs de ce secteur comptent y réagir ? La réponse avec IEFT !
Le cabinet Protourisme s’est également intéressé au phénomène du tourisme vert. Dans un récent rapport, il affirme que 37% des Français ont revu leurs habitudes de voyage pour des raisons écologiques, soit 17 points de plus qu’il y a quatre ans. Pendant leurs vacances, 31% d’entre eux préfèrent désormais des activités ayant peu ou pas d’impact sur l’environnement, comme la natation, les sports nautiques non motorisés, la marche ou le vélo. Par ailleurs, 27 % de ces écotouristes choisissent des hébergements liés à la nature tels que les campings ou les écolodges.
Autres faits marquants, 20 % des personnes questionnées se disent prêtes à renoncer à l’avion comme moyen de transport, et 15 % souhaitent passer leurs vacances en France et non à l’étranger. A ce sujet, Didier Arino, le directeur général de Protourisme, indique : « un tournant a été atteint alors qu’il y a 5 ans ces questions n’étaient pas au cœur des préoccupations. La conséquence est que les Français sensibilisés à l’environnement sont plus nombreux à choisir la France comme destination cette année parce qu’ils privilégient la proximité. Les grands gagnants de cette tendance sont les hébergements considérés comme ayant moins d’impact sur l’environnement, comme les campings, et les destinations plus naturelles et authentiques de la côte atlantique ». Reste à savoir que même si les Français sont prêts à voyager plus vert, ils ne souhaitent pas le faire à n’importe quel prix ! En effet, deux tiers d’entre eux disent ne pas pouvoir payer plus de 5% de plus pour des vacances écologiquement responsables, tandis que 25% sont prêts à augmenter leur budget vacances de 5 à 10% pour la même raison.
Les enjeux écologiques ne sont pas seulement pris en compte par les touristes, mais aussi par les professionnels du secteur. En 2018, plusieurs groupes touristiques internationaux ont déjà jugé bon de supprimer l’utilisation du plastique dans leurs établissements. C’est le cas, par exemple, des chaînes d’hôtels Hilton et Shangri-La, ainsi que du service de navires norvégien Hurtigruten. « Les chiffres sont stupéfiants : 15 tonnes de plastique sont déversées dans les océans chaque minute, jour après jour, partout dans le monde », déclare ce dernier. « Si cette tendance n’est pas inversée, ce chiffre doublera au cours des dix prochaines années. Cela signifie que d’ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans », ajoute-t-il. N’étant pas en reste, le 28 mai 2019, la Commission européenne a annoncé son intention d’interdire l’utilisation de produits en plastique souvent mobilisés dans l’industrie hôtelière (pailles, assiettes en plastique, mixeurs de boissons, etc.).
Il est donc clair que les questions écologiques modifient progressivement les habitudes des voyageurs et la gestion logistique des professionnels du tourisme. Cette conscience environnementale doit être prise en compte par les futurs cadres du secteur, qui pourront se perfectionner grâce aux formations proposées par l’IEFT.